Sans oublier les Indiens d'Amérique et les Africains, hommes libres ou esclaves évadés, qui régulièrement constituent plus de la moitié d'un équipage. Très souvent aussi, les noirs sont les meilleurs combattants, ceux qui montent les premiers à l'abordage. On estime que de 25 à 30 % des équipages flibustiers sont des noirs. Le pirate England comptait 50 noirs sur 180 hommes. Olivier LaBuse, 32 sur 64. Blackbeard en comptait 60 sur 100. Et il y eu aussi des pirates noirs, tels Nicholas de Concepcion, Diego Grillo, Francisco Farnondo, et Old South, dont le vrai nom s'est perdu.


Pourtant, on ne les voit jamais dans les illustrations sur les pirates et rarement dans les films. Bizarre, non? Si l'histoire les a oubliés, ce n'est pas la faute des flibustiers qui sont le plus souvent tolérants en matière de religion, de nationalité, de race.


Il n'y a aucune condition sociale, religieuse ou nationale au recrutement des flibustiers. L'Europe exporte vers les îles une partie de ses bas-fonds: repris de justice, domestiques en fuite, mendiants, et opposants politiques ou religieux... qui rejoignent les rangs de la flibuste. Il suffit d'avoir du courage, de l'endurance, de la férocité et d'accepter les règles en cours dans la confrérie. Les nobles côtoieront les mendiants, les illéttrés seront les confrères des savants Dampier, Ringrose, Raveneau de Lussan, Oexemelin.

Un grand nombre de flibustiers sont d'anciens militaires qui ont participé aux guerres en Europe. Ce ne sont pas des amateurs mais des professionnels. Ce qui explique qu'ils font des campagnes militaires bien organisées, qu'ils sont disciplinés au combat, et qu'ils s'emparent de villes, de places fortifiées et de navires bien défendus.

Après un abordage, il est courant qu'une partie de l'équipage capturé passe du côté des flibustiers. Ils savent qu'ils y seront mieux traités et courent la chance de s'enrichir. En conséquence, beaucoup de flibustiers sont d'excellents marins, déserteurs des marines de guerre ou des navires marchands.

Quand les flibustiers manquent d'hommes, ils vont en trouver là où les travailleurs sont les plus exploités. Parmi les pêcheurs des grands bancs de Terre-Neuve, par exemple. Pour ces pêcheurs, comme pour les autres, partir pour les îles est un moyen de refuser la misère et de sortir de sa condition.


Qui sont-ils ?

Chez les flibustiers, toutes les nationalités européennes sont présentes et cohabitent dans la confrérie de la côte. Le plus souvent, ils sont originaires des régions où se recrutent traditionnellement le marins: France (Saint-Malo, Honfleur, Dieppe, Le Havre...), ouest de l'Angleterre, Pays de Galle, Écosse, Irlande, Suède, Danemark, Hollande, Espagne...